jeudi 10 mars 2011

B- Des héritages et conséquences économiques

Georges Pompidou , Premier ministre à l'époque, lisant, le 27 mai 1968 à Paris, le protocole des "Accords de Grenelle" après 25h de négociations.


      Il faut bien sur tout d'abord rappeler que le 27 mais 1968 les Accords de Grenelle sont signés entre syndicats, gouvernement et patronats. Le droit du travail sera considérablement transformés car la loi sera nettement plus favorable pour les salariés. 
Les effets directs :

  • Le droit syndical peut s'exercer plus facilement
  • augmentation du SMIG de 35% et des autres salaires de 10%
  • la loi reconnaît la section syndicale et l'exercice du droit syndical dans l'entreprise. Le passage part pallier au 40heures de travail hebdomadaire est enclenché.
  • Les conventions collectives (dans chaque branche il y a des textes de lois qui sont contenus dans un livret : la convention collective : code du travail propre à chaque branche de métier)sont révisés.
  • Le remboursement des soins (consultations) par la Sécurité Sociale augmentent.
  • Les négociations par branches permettront des augmentations conséquentes notamment dans le bâtiment et la chimie.

Les effets indirects :

  • en 1973, le licenciement nécessite un motif réel et sérieux selon une nouvelle loi
  • en 1982, les lois Auroux encadrent les relations sociales dans l'entreprise : protection des libertés individuelles, obligations annuelles de négociations collectives sur les salaires, création du comité d'hygiène de sécurité et des conditions de travail.


       On remarque donc qu'économiquement parlant, Mai 68 entraina de nouvelles perspectives au sein de la société française car une certaine forme de dialogue social fut entamée, permise par la médiatisation de l'évènement ce qui exerça une modification de la société et de la figure familiale. La population française engagée dans ce soulèvement culturel et social devint lucide et remarqua la mondialisation grandissante qui s'est encore accrue et développée actuellement dans nos sociétés modernes suite à la période de prospérité qu'a permise les Trente Glorieuses. En effet la France n'a cessé depuis la révolution Industrielle de se transformer en société de consommation (comme précédemment expliqué dans la partie A) , ce qui a renforcé l'importance de la productivité saccadée et ce au détriment des travailleurs provoquant indirectement l'apparition du chômage, résultat des bas salaires. La population active ne supportait plus ces exigences et débattu longuement de ces points durant les évènements de mai 68 entrainant ainsi une prise de conscience économique des citoyens qui remarquèrent l'internationalisation économique grandissante. En outre, l'évolution économique provoque une influence néfaste sur les ouvriers, eux qui souhaitaient modifier la hiérarchisation trop importante des structures professionnelles de la société.




      Par ailleurs, on considère dorénavant l'ouvrier apte à s'autogérer en prenant des initiatives lui permettant de prendre part à des décisions dans l'entreprise. On peut même dire qu'une idéologie inconnue est née durant 1968 : l'autogestion.

 


Les 21 et 22 juin 1975, le Parti socialiste se réunit en convention nationale pour débattre sur un texte présenté aux militants, « Quinze thèses sur l’autogestion ». Il souhaitaient que l'autogestion, un concept économique et politique lié au monde de l'entreprise, devienne une partie indivisible de notre société.

       Cette idéologie véhiculée par certains mouvements étudiants convenait aux désirs des travailleurs. En effet, la situation économique (réduction d'effectifs, concurrence étrangère liée au marché commun) les conduit à contester le patronat. C'est pourquoi les syndicats sont contraints de prendre en compte cette idéologie et d'en débattre en raison de sa forte popularité. Dans de nombreuses manifestations, on revendique l'autogestion mais il y eut peu d'expériences concrètes voire réussies. Les grévistes réclament leur participation à la gestion et à la direction de leur entreprise car le mode de fonctionnement relationnel dans le monde du travail ne leur convient plus, notamment en ce qui concerne les cadres et les jeunes employés. Il s'agit de révolutionner l'organisation du travail. Les revendications ont lieu à travers la discussion, visant à décloisonner les relations au sein de l'entreprise mais aussi à travers des combats plus "musclés" (occupation d'entreprises, blocage de la direction). Les travailleurs revendiquent désormais leur participation au fonctionnement de leur entreprise et veulent avoir leur mot à dire en ce qui concerne la production, on peut véritablement parler d'attitude révolutionnaire. Il s'agit de contrôler tous les aspects de l'économie propre à une entreprise, et ce à tous les niveaux. Le gouvernement, le PCF ainsi que les syndicats proposent un autre concept : la cogestion qui réduit considérablement l'aspect révolutionnaire contenu dans l'idéologie de l'autogestion. Cette dernière fut souvent un leurre voire un échec. On retrouve dans l'entreprise LIP considérée comme une expérience probante de l'autogestion ouvrière, un slogan particulièrement démonstratif des désirs des ouvriers « c’est possible, on produit, on vend, on se paie »

      Aujourd'hui d'ailleurs l'autogestion reprend vie l'espace de quelques mois pour la télévision dans le but d'adapter trente-sept ans après cet extraordinaire mouvement social qui fait encore des émules de nos jours comme on pourra le remarquer nous-même dans quelques mois quand ce téléfilm arrivera sur nos écrans.



Ci-dessus, il s'agit d'une reconstitution d'un débat dans l'usine d'horlogerie entre les responsables syndicaux CFDT de l'époque

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire